dimanche 19 janvier 2014

Une mission, la démission !

(Article écrit le 6/09/11)

Aujourd'hui j'ai démissionné !  

Lors de mes précédents articles, vous avez pu apprendre que je travaillais à mi-temps dans un CMPP* et que pour me rendre sur mon lieu de travail, il me fallait parcourir 180 kms aller-retour depuis mon domicile...

Outre les kilomètres qui me rongeaient, j'avais beau adorer mes collègues avec lesquels je passais de très bons moments, tant par les échanges professionnels que nous avions que pour les franches rigolades quotidiennes. Ou encore, pour nos petits rituels tels que manger ensemble le midi, nous retrouver en salle repas pour boire un café (un thé pour moi), entretenir notre coutume du goûter "mercredical" pour lequel chacun à notre tour nous apportions un gâteau, des petits pains au chocolat, etc. Cependant, je m'ennuyais fermement sur mon lieu de travail...

Ma fiche de poste était pourtant très alléchante et me plaisait bien, forcément, c'est moi qui l'avais faite !
(Ah oui, j'ai omis un détail. J'ai commencé à travailler dans cette structure le jour de son ouverture. Tout était à créer...)
Mais concrètement, cette fiche de poste n'était pas applicable à la réalité du terrain. Elle ne faisait que refléter ce que je souhaitais pouvoir faire professionnellement.

Ainsi, lorsque j'ai pris mes fonctions au CMPP, je comprenais cet ennui. La structure venait d'ouvrir, il fallait un peu de temps pour nous faire connaître sur le territoire.
Rapidement, les patients ont afflué pour les psychologues, les psychomotriciennes et l'orthophoniste mais me concernant... c'était le désert. Peu, voire pas du tout, de demande des familles, qui depuis des années avaient pris leurs habitudes avec "leur" assistante sociale de secteur et qui ne voyaient pas l'intérêt que j'intervienne dans leur situation.

Face à ces difficultés à creuser mon trou, j'ai beaucoup échangé avec mon chef qui, bien que compréhensif et volontaire, était impuissant. Comment convaincre les familles en difficulté suivies au CMPP de s'adresser à moi ?

Heureusement que nous n'avions pas le budget car j'étais prête à apâter les familles dans mon bureau avec des thermos de café et petits biscuits sortant du four pour avoir des suivis. Je me voyais déjà :" Vous voulez un café Madame ? Venez, entrez, installez-vous. Un sucre ? Du lait ? Alors il paraît que vous rencontrez des difficultés financières ? Vous tombez bien, je suis assistante sociale ! "

Le temps passant, je me suis trouvée des tâches quotidiennes qui occupaient mes journées. Seulement, il me suffisait de répondre à la question "et tu fais quoi concrètement comme boulot ?" Pour me rendre compte que ce poste ne correspondait pas du tout à ma représentation du travail social. Je ne faisais que de petites interventions, très courtes. Un seul rendez-vous avec les familles suffisait à régler le "problème". Que de l'administratif : un dossier à remplir, un courrier à lire... Malgré mes tentatives, très peu de suivis en découlaient, quasiment pas d'écoute.

J'ai travaillé 2 ans 1/2 au CMPP. J'ai recherché un poste plus proche de mon domicile durant ces deux années. J'ai passé de nombreux entretiens. J'ai été plusieurs fois choisie pour des CDD mais à chaque fois, la crainte du changement, la peur de faire une erreur en décidant de quitter un CDI pour un CDD m'empêchaient d'accepter les postes proposés.

Et parfois, la chance pointe son nez, mêlée au hasard ça donne de bonnes surprises.

Je recevais par mail les annonces de Pôle Emploi. Il m'arrivait de postuler en envoyant des "télécandidatures" via le site Internet de "Pôle". Le problème de ces "télécandidatures", c'est que l'on ne connait pas toujours le destinataire de notre candidature. Je répondais à presque toutes les annonces que je recevais par mail. 
A force, je ne savais plus où je postulais...

Un des employeur m'a convoqué environ 3 mois après l'envoi de ma "télécandidature". Autant dire que je ne m'en souvenais pas du tout !
Il y a eu un entretien, puis un deuxième et enfin un troisième.
De l'attente.
Un appel.
Une phrase "nous avons sélectionné votre candidature pour le CDI".
Un mot "merci" suivi d'un cri "Wououououououhououououuou " (après avoir vérifié que j'avais bien raccroché mon téléphone !)
Des appels " Maman ? J'ai le poste ! ", " Copine ? J'ai le poste ! ", " Collègue ? Euh... Bah... J'ai le poste, donc je quitte le CMPP dans un mois..."

Une lettre "j'ai l'honneur de vous annoncer ma démission"

Un mois de préavis qui passe extrêmement vite...

Un pot de départ, des cadeaux de la part des collègues, des larmes d'au revoir.

La dure mission de la démission est accomplie. Une page se tourne... Mais les collègues restent !


*Centre Médico Psycho Pédagogique

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